Hommage à Geneviève

 

Chère Geneviève,

 

C’est un redoutable honneur que m’accordent tes enfants, de parler de toi (et le premier) aujourd’hui, 15 juillet 2016.

Honneur et devoir aussi, d’essayer de traduire avec des mots ce que beaucoup d’entre nous, ta famille, tes amis et parmi ceux-ci les choristes, rassemblés autour de toi, voudraient dire avec leur cœur.

 

Tu avais d'autres passions que la musique ! Mais la manière dont tu l’as servie avec patience, constance et sans doute obstination mérite que l’on s’y attarde.

Qui sait combien de têtes, blondes ou brunes, ont découvert le charme des sons lorsque tu enseignais ? Qui sait ce qui leur en est resté ? Qu’importe, ils te le doivent ! Pendant 30 ans tu as transmis avec ténacité cette discipline, devenue de plus en plus ingrate à enseigner, dans cette société agressée par les sons inopinés, souvent anarchiques, de toutes natures, cette société dans laquelle la Musique et les Arts ne sont plus considérés comme essentiels à l’équilibre et au Bonheur.

Mais c’était ton « boulot » et tu l’as fait du mieux possible.

De même, qui sait combien de têtes grisonnantes ou pas, se dégarnissant au fil du temps, se sont retrouvées -et parfois pendant très longtemps- sous ta « baguette » de chef de chœur ? Toi seule pourrais probablement le dire, et surtout combien de temps tu nous as consacré ! 

 

Aussi, étant un peu maniaque des estimations chiffrées, je me suis livré à un petit calcul. J’ai considéré que tu as « dirigé » pendant 35 ans, 9 mois par an, avec 4 prestations par mois qui te demandaient 5 heures de travail (préparation, répétition et concerts confondus) !

Le résultat est 6300 heures, soit presque 9 mois 24 heures/24 de ta Vie, pour partager et parfois être cette passion qui nous demandait de mieux faire, de mieux écouter, de mieux servir la Musique… afin d’être en communion avec elle, car c’était bien sans doute ce que tu voulais nous faire ressentir !

 

Tes palmes académiques agrafées sur ce coussin, sont le témoignage de ton travail et sont l’hommage légitime de la Nation, qui honore à jamais ton passage parmi nous.

 

Tes "tempes grises" sont là, mais toutes et tous n'ont pu venir pour te dire merci et au-revoir.

Merci pour ta compétence mise à notre service,

Merci pour ta patience et ta gentillesse,

Merci pour ton sourire,

Au revoir enfin, car ce n’est qu’un au revoir !

Bonjour aux Muses et aux Séraphins,

Amitiés à Willy et Bruno.

 

                                                                                     Marc, un de tes ténors pendant presque 30 ans