Prochains concerts - 2024


Samedi 23 novembre 2024, Temple de Montigny le Bretonneux

RUISSEAUX, RIVIERES, FLEUVES  & LACS


L’eau coule des montagnes jusqu’à la mer : depuis sa source, nourri par la pluie, le ruisseau devient plus large, la rivière devient un torrent puis s’approfondit en un fleuve tranquille, en passant par des lacs calmes et paisibles… Les cours d’eau fascinent toujours et les musiciens de toutes les périodes s’en sont souvent inspiré.

 

Ce programme propose plusieurs pièces pour chœur prenant l’eau comme point de départ, en commençant par le psaume 137, mis en musique par Pierluigi da PALESTRINA (ca 1525-1594), Super flumina Babylonis : « Sur le bord des fleuves de Babylone nous étions assis ; aux saules de la contrée nous avons suspendu nos harpes ».

 

Plusieurs des Liebeslieder Walzer (Valses des chants d’amour) de Johannes BRAHMS (1833-1897) traitent de l’eau. En voici trois, tirées de l’opus 52 : Am Donaustrande (Sur le bord du Danube), O wie sanft (Comme les sources sont douces) et Am Gesteine rauscht die Flut (Le flot se précipite sur les rochers). On dirait que le rythme chaloupé de la valse se prête parfaitement à la représentation du mouvement de l’eau.

 

Du côté de la musique romantique anglaise, le compositeur William Sterndale BENNETT (1816-1875) a mis en musique un poème de William Cowper, Sweet Stream that winds through yonder glade (« Doux ruisseau, qui méandre à travers la clairière »), dans lequel le poète fait une comparaison entre l’eau douce et les qualités d’une demoiselle vertueuse. Dans As torrents in summer, Edward ELGAR (1857-1934) peint l’image d’un ruisseau en été qui se transforme subitement en torrent après la pluie. Et cette série de pièces anglaises se termine avec un morceau d’Arthur SULLIVAN (1842-1900), No star is o’er the lake (« Il n’y a pas d’étoile au-dessus du lac… »), qui décrit le silence de la fin de la journée, un travail bien fait, la lumière qui s’éteint progressivement…

 

Le Canadien Lionel DAUNAIS (1902-1982) a fait en 1978 une très belle version musicale du poème d’Apollinaire, Le Pont Mirabeau : « Sous le Pont Mirabeau coule la Seine | Et nos amours | Faut-il qu’il m’en souvienne | La joie venait toujours après la peine » avec son refrain « Vienne la nuit sonne l’heure | Les jours s’en vont je demeure ».

La chanson folklorique américaine Shenandoah¸ dont on ne connait pas très bien les origines, mais qui parle d’un voyage au-delà de la rivière du Missouri, affluent du Mississippi, est devenue un célèbre chant de marins. Le spiritual Deep River prend comme sujet les peines des esclaves noirs dans les plantations des États-Unis, et puisent dans le Livre de l’Exode pour évoquer la possibilité éventuelle de la liberté.

Henry MANCINI (1924-1994) a écrit Moon River pour la générique du film Breakfast at Tiffany’s (« Diamants sur canapé ») en 1961, sur des paroles de Johnny Mercer : « Nous cherchons le même bout d’arc-en-ciel, qui nous attend après le virage ».

 

Le programme se termine avec un retour à l’un des fleuves les plus connus au monde : le Danube. Depuis sa source dans la Forêt Noire, il coule sur quelques 3 000 km jusqu’au delta qui s’ouvre sur la mer Noire, entre la Roumanie et l’Ukraine. Sujet d’un poème symphonique de Smetana, il a également inspiré une valse des plus célèbres de Johann Strauss II (1825-1899), An der schönen blauen Donau. La version chorale officielle est composée sur un texte de Franz von Gernerth, qui met à l’honneur ce fleuve majestueux, et notamment son passage à Vienne. 

Notes © David Bray 2023